Tadjikistan de l’Antiquité et du Moyen Âge : Une expédition détaillée à travers les époques historiques et la formation des États
L’odyssée historique du Tadjikistan dans l’Antiquité et du Moyen Âge nous guide à travers un réseau fascinant de formations étatiques, de développements culturels et de bouleversements géopolitiques. L’un des plus anciens États d’Asie centrale, la Bactriane, émerge au VIIe-VIe siècle avant J.-C., laissant une empreinte profonde sur le territoire qui englobe aujourd’hui le sud du Tadjikistan et la région du Surkhan-Darya en Ouzbékistan. Cette région témoigne de la diversité précoce et de la complexité du paysage historique de l’Asie centrale.
À cette époque, un autre État antique, la Sogdiane, émerge dans les vallées de Zeravshan et de Kashkadarya. Du VIe au IVe siècle avant J.-C., ces régions faisaient partie de l’Empire perse achéménide créé par le roi Cyrus. Ces territoires ont été le théâtre d’une époque de floraison culturelle et d’influences géopolitiques. Les Achéménides, sous le règne du roi Cyrus, ont façonné une ère d’organisation politique reposant sur le système d’esclavage et l’aristocratie militaire. Cependant, avant cette conquête, le système ancestral dominait les communautés en Asie centrale, et ses vestiges témoignent d’une époque fascinante.
La plus grande ville de cette époque était Maracanda, l’actuelle Samarkand. Dans ce cadre historique, Zoroastre vit le jour en 660 avant J.-C. en Sogdiane, un centre culturel qui, au IVe siècle avant J.-C., fut conquis par les troupes d’Alexandre le Grand, redessinant ainsi la carte géopolitique de l’Asie centrale. En 329 avant J.-C., Alexandria Eskhate, aujourd’hui Khujand, fut fondée, établissant sa position en tant que capitale de la région de Sogdiane après la mort du grand conquérant en 323 avant J.-C.
L’ère post-Alexandre vit l’émergence de l’Empire séleucide, fondé en 312 avant J.-C., qui incluait l’Asie centrale. Cependant, vers 140 avant J.-C., les populations des régions agricoles de Bactriane et de Sogdiane se sont unies avec les tribus nomades des Yuezhi, mettant fin à la domination gréco-macédonienne en Asie centrale. Les Yuezhi, ou Tokhariens, se sont principalement installés en Bactriane, jetant ainsi les bases du royaume Kouchan, nommé d’après la dynastie régnante. Ce royaume atteignit son apogée sous le règne du roi Kanishka (78-123) mais déclina considérablement au IIIe siècle.
Après la chute de l’État kouchan, des États indépendants se formèrent sur son territoire. Un État autonome émergea en Bactriane et dans les provinces tadjikes au sud du massif du Hissar. Parallèlement, les Hephthalites dans le Badakhshan gagnèrent en puissance. L’année 563 de notre ère marque la défaite et la division de l’État des Hephthalites par les Sassanides (Perses) et les Turcs. La Turan devint le Turkestan et le sud de l’Ari-Ana fut intégré à l’État sassanide.
La période de 651 à 737 vit l’adhésion du Khorasan et de Mawara’unnahr au califat arabe (califat omeyyade). Cette phase fut marquée par d’importantes évolutions culturelles et religieuses, alors que le califat arabe étendait son influence dans la région.
Les années 875-1005 plongèrent le Tadjikistan de l’ère des Samanides. Pendant cette période, le processus de consolidation de l’ethnie tadjike fut achevé. L’empire samanide est considéré comme la racine de l’État tadjik moderne et a profondément façonné l’identité historique de la région. Cependant, à la fin du Xe siècle, l’empire samanide fut soumis à une nouvelle vague d’invasions turques.
Par la suite, émergèrent les États des Qarakhanides, des Ghaznévides et du Khwarezm, qui, au XIIe siècle, consolidèrent leur pouvoir sur une partie importante de l’Asie centrale. Les Qarakhanides, une dynastie turque, laissèrent leur empreinte dans l’histoire de l’Asie centrale, en particulier au Tadjikistan. De même, les Ghaznévides se distinguèrent en tant que dynastie importante, contribuant à la formation du paysage politique. Le Khwarezm, autrefois un centre culturel, connut une phase de puissance politique au XIIe siècle.
Ce panorama historique riche du Tadjikistan de l’Antiquité et du Moyen Âge dessine un récit de continuité, de diversité culturelle et de changements politiques. Chaque époque, des formations étatiques antiques aux dynasties médiévales, a apporté une contribution unique à l’histoire de cette région. Le Tadjikistan, entre les montagnes de l’Antiquité et les flux du changement, se présente comme un pays doté d’une profonde complexité historique, dont l’héritage remonte jusqu’à nos jours.